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Un fonds pour aider les PME du secteur ferroviaire (Les Echos du 27.11.2013 - p. 15)

Le gouvernement lance un fonds de soutien de 40 millions. Mais les PME concernées vont devoir aussi trouver leur salut à l'international.


Le gouvernement veut aider les PME du secteur ferroviaire à grandir. Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports, et Arnaud Montebourg, celui du Redressement productif, ont lancé hier Croissance Rail, un fonds d'investissement de 40 millions d'euros abondé par bpifrance, mais aussi par les principaux acteurs du secteur : Alstom et Bombardier côté industriels, la SNCF et la RATP pour les opérateurs.

L'objectif est de soutenir les plus prometteuses des 150 PME recensées dans la filière, qui pèse au total 84.000 emplois, pour un chiffre d'affaires annuel de plus de 4 milliards. Le fonds investira pour cela en tant qu'actionnaire minoritaire des tickets de 1 à 4 millions afin d'accompagner des changements d'actionnariat, ou encore pour renforcer les fonds propres, que ce soit pour financer des innovations techniques ou un développement des capacités à l'export.

Ce dernier point est crucial, car la plupart des entreprises du secteur vont devoir chercher leur salut hors des frontières. Le marché français en effet, fonctionne par à-coups au gré des commandes publiques, et les perspectives à court terme, plombées par les restrictions budgétaires, ne sont guère favorables. Malgré les récentes commandes de TGV et de trains d'équilibre du territoire par la SNCF et l'Etat, le plan de charge des sites français va chuter dramatiquement à partir de 2015, et plus encore de 2016 (voir graphique ci-contre), pour le nombre de commandes fermes de caisses, qu'il s'agisse de métros, de tramways ou de TGV.

Perspectives prometteuses en Russie

« A moyen terme, la réalisation des nouvelles lignes de métro du Grand Paris apportera un ballon d'oxygène durable à la filière, mais cela ne sera pas la solution à tous les problèmes, juge Jean-Pierre Audoux, délégué général de la Fédération des industries ferroviaires. L'arrivée de concurrents de la SNCF va, elle aussi, générer des commandes, mais ce ne sera pas non plus avant quelques années. D'ici là, il faudra compter sur d'autres marchés. »

" La Russie et les principaux pays limitrophes, notamment, offrent des perspectives très prometteuses. », poursuit Jean-Pierre Audoux. Le Proche-Orient et le Moyen-Orient affichent également un très beau potentiel. Au-delà du soutien des pouvoirs publics, c'est aussi dans leur capacité à percer sur ces marchés, face à une concurrence étrangère qui n'a jamais été aussi intense, que se jouera l'avenir des PME tricolores du secteur.


Lionel Steinmann