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Louis Nègre, Président de la FIF, tient à exprimer les vives inquiétudes de la Fédération des Industries Ferroviaires (La Lettre Confidentielle de Ville Rail & Transport – Juin 2015

Louis Nègre, Président de la FIF, tient à exprimer les vives inquiétudes de la Fédération des Industries Ferroviaires

 Les mauvaises nouvelles s'accumulent en s'accélérant, rendant ainsi de plus en plus problématique le financement des transports collectifs et ferroviaires en France :

- Abandon de l'Ecotaxe sans alternative dans le court terme, donc forte réduction (env. 1md d'euros /an) des moyens disponibles de l'AFITF pour financer les infrastructures de transport,

- Maintien de la TVA à 10% pour les transports, taux longtemps réduit à 5,5%,

- En Ile de France, dézonage du Pass Navigo à compter du 1er septembre prochain (coût évalué à 500 millions d'euros),

- Et, dans le cadre de la « loi Macron » à venir, passage du seuil de 9 à 11 salariés pour le paiement du Versement Transport par les entreprises, soit un manque à gagner de près de 500 millions d'Euros pour les Autorités Organisatrices de Transport.

- A cela s'ajoute un élément critique pour la compétitivité de notre mode ferroviaire : le projet d'ouverture à la concurrence des autocars effectuant des trajets de plus de 100km conjuguée à l'impossibilité pour les Régions d'appliquer les dispositions du Règlement européen 1370/2007 et donc d'expérimenter la concurrence sur les TER en raison du maintien des dispositions de la LOTI datant de 1983.

Au total, compte tenu de ces décisions, la FIF constate que ce sont environ 2 milliards d'euros, soit l'équivalent de 200 rames TER ou des investissements annuels de régénération sur notre réseau ferré-qui vont manquer chaque année pour financer les investissements dans les transports ferroviaires.

Dans ce contexte, les perspectives de développement des offres ferroviaires et, corrélativement, les possibilités offertes en vue de passations de marchés pour les entreprises de l'industrie ferroviaire sont des plus inquiétantes, alors que parallèlement, le développement de l'autocar est fortement encouragé.

Louis Nègre rappelle que la FIF a largement informé les pouvoirs publics et les médias et encore récemment en décembre dernier, sur les risques majeurs d'effondrement dès 2017 des plans de charges des constructeurs de matériel roulant et les graves conséquences qui pourraient en résulter pour l'emploi dans la filière et pour son avenir-même. Il souligne que la juxtaposition d'un soutien affiché de l'Etat à notre filière industrielle avec le tarissement des ressources découlant des récentes mesures énoncées ci-dessus met en exergue l'incohérence de ces décisions et le risque de ternir fortement l'image et la crédibilité de la France, puissance organisatrice et invitante de la conférence COP 21 sur le climat.

A la veille de la réunion officielle du Comité Stratégique de la Filière Ferroviaire du 20 juillet prochain, Louis Nègre considère que les décisions publiques à venir devront impérativement permettre une sortie par le haut en apportant la réponse ambitieuse et volontariste sur les marchés TGV, TET ou Fret que la filière appelle de ses vœux.