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La future plate-forme numérique de l'industrie ferroviaire européenne se précise ( Mobilicités - 6 juin 2016)

La mise en place d’une plate-forme numérique pour l’industrie ferroviaire européenne inspirée de l’aérien prend un peu plus de temps que prévu. En attendant, Fer de France, qui porte ce projet, doit faire le point, ce 7 juin, sur l'avancement de ce projet et arrêter son nom. Ce sera EuroDigiRail.

C’est déjà une première brique de posée. Le projet de plate-forme numérique de la filière ferroviaire européenne s’est trouvé un nom. Ce sera EuroDigiRail, confirme Fer de France, alors que cette appellation avait déjà filtré lors du séminaire organisé le 22 mars 2016.

Ce mardi 7 juin, le comité stratégique de Fer de France qui porte ce dessein depuis plusieurs mois doit faire un point sur l’avancement de ce projet.

Un BoostAeroSpace du ferroviaire

Rappelons que celui-ci consiste à décliner au ferroviaire la démarche adoptée par l’industrie aéronautique européenne avec sa plate-forme BoostAeroSpace. Objectif : "mettre en commun les processus de supply chain, la collaboration de projet et l’ingénierie concourante dans un premier temps", explique Fer de France.

Cependant, si à l'origine le comité stratégique de juin devait à aboutir à la validation et au lancement de ce projet ambitieux, le calendrier subit quelque retard. "Nous attendons encore la version finale de l’étude de définition de ce que sera la structure EuroDigiRail", indique Baptiste Prévost, l’adjoint au délégué général Alain Bullot.

Un moteur franco-allemand

Seule certitude à ce stade, "EuroDigiRail porté par Fer de France et soutenu par les institutions européennes sera a minima franco-allemande. Nous multiplions les contacts en Allemagne à tous les niveaux pour faire aboutir le projet", détaille-t-il. Parmi les interlocuteurs figurent notamment les structures homologues à la Fédération des industries ferroviaires (FIF) et à l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) outre-Rhin. Et une présentation doit avoir lieu fin juin devant l'Union des industries ferroviaires européennes (Unife).

Fer de France, qui regroupe déjà en son sein la SNCF, Alstom et la RATP, et l'équipe projet envisagent un noyau dur de démarrage axé prioritairement sur les grands acheteurs que sont les deux compagnies ferroviaires SNCF et DB. La gouvernance d'EuroDigiRail inclurait aussi naturellement les constructeurs Alstom et Siemens, et pourrait compter jusqu’à six membres. Ces derniers pourraient être Bombardier et la RATP.

On comprend que sans l’engagement de l’Allemagne, le projet EuroDigiRail aurait du mal à se concrétiser.

Une prise de conscience outre-Rhin

Aussi étonnant que cela puisse paraître "l’industrie ferroviaire allemande commence à prendre conscience de l’importance de se doter d’une plate-forme numérique collaborative. Elle regarde avec beaucoup d'intérêt le travail réalisé par l’aéronautique", indique un observateur français.

Lors du prochain Salon européen de la mobilité à Paris, la journée ferroviaire franco-allemande du 16 juin devrait faire progresser le sujet.

Il n’empêche que dans l’immédiat, ce sont les vicissitudes de la gouvernance de la SNCF qui risquent de retarder quelque peu l'accouchement d'EuroDigiRail. Il est prévu que les patrons des deux compagnies ferroviaires européennes, Rudiger Grube et Guillaume Pepy se rencontrent courant juin. Reste à savoir si ce dernier sera encore  en poste.

Marc Fressoz