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Horizon moins sombre pour l'industrie ferroviaire française (La lettre confidentielle - Ville Rail & Transports 19/12/2016)

Si les annonces faites après l’affaire de Belfort sont suivies d’effets, estime-t-on à la Fédération des industries ferroviaires, la menace qui pèse sur les années 2018 et 2019… sera réduite de moitié. « Ce n’est pas brillant, mais ce n’est plus tout à fait catastrophique », commente Jean-Pierre Audoux, délégué général de la FIF. 10 000 emplois industriels étaient menacés. Il n’y en aurait plus « que » 5 000. Compte tenu de récentes annonces, un nouvel état du plan de charges en matériel roulant a pu être fait à l’occasion de la réunion de Comité stratégique de la filière ferroviaire, le « CS2F », le 5 décembre à Bercy.

Pour sécuriser le court terme (2018-2019), les industriels comptent sur une prochaine levée d’options de la RATP concernant le MP14 : 55 rames du nouveau matériel pneu de la RATP ont été commandées pour la ligne 14, et 182 trains sont en options, pour les lignes 1, 4 et 11. Alstom attend les 30 Régiolis TET promis par l’Etat en juillet 2015, confirmés depuis (et qui ont été commandés par le CA de la SNCF le vendredi 16 décembre). Il attend aussi les 15 TGV pour les TET Bordeaux – Marseille récemment décidés, ou les six TGV Italie. Bombardier pour sa part, très fort en Ile-de-France, compte sur 52 NAT (elles ont été depuis la réunion du CS2F officialisées par le Stif), ainsi que 105 Regio 2N pour la région capitale.

A plus long terme, pour conforter l’industrie au-delà de 2019, on attend la commande du RER 2N NG : ce devrait être chose faite en janvier et tout le monde considère que la commande est sécurisée. Le partenariat pour l’innovation entre Alstom et la SNCF devrait déboucher sur la commande de rames souvent dites TGV du futur et qui répondent au nom de code TGV 20-20. On attend aussi l’appel d’offres pour le TET nouvelle génération, pour une quarantaine de rames, conçues pour les lignes Intercités structurantes. Elles viendront s’ajouter aux 34 Coradia 160 commandés à Alstom, aux 30 autres promis, à la quarantaine de Regio 2N commandés à Bombardier pour la Normandie, et l’on arrivera ainsi aux deux milliards promis par l’Etat pour le renouvellement des trains Intercités. On attend aussi l’appel d’offres du futur métro fer de la RATP, appelé provisoirement MF XY, pour une commande qui s’annonce massive, afin de faire face aux nouvelles extensions du métro et de renouveler le matériel. N’oublions pas les rames du Grand Paris Express, qui s’annoncent comme un nouveau match Alstom – CAF.

Pour alimenter les sites industriels français, Alstom compte de plus sur des commandes à l’international qui ne sont pas assorties de demande de localisation. Nous citions dans notre dernière lettre le métro de Hanoi ou celui du Caire, toujours en appel d’offres, et les trains régionaux du Sénégal dont la commande a été entre-temps remportée par Alstom (voir l’article dans cette Lettre). Il ne faut pas oublier non plus des trains régionaux algériens, qui pourraient, en partie au moins, être produits en France. Affaire délicate puisque Alstom et les autorités algériennes ont créé en Algérie une usine à l’origine conçue pour les tramways, mais dont les compétences ont été étendues aux trains régionaux, le programme tramway étant désormais interrompu, à l’exception des coups partis.

F. D.